Les étapes du deuil…
Dans notre société où la souffrance peut être est niée, où on se doit d’être « toujours en forme » le deuil a du mal à trouver sa place. Pourtant, quand il y a perte, le deuil permet de cicatriser, il permet de construire un nouveau lien avec l’être perdu. Il oblige à se ressourcer en soi afin de pouvoir survire à sa souffrance. Si le deuil ne peut faire la promesse d’effacer cette souffrance, il permet de cicatriser cette blessure afin de la rendre supportable et de pouvoir, à terme, trouver une sérénité et un apaisement…
Le deuil se réalise au travers de différentes étapes, cinq ou sept selon les auteurs, et nous pouvons les résumer ainsi :
Le choc
Même si l’être perdu était malade et que nous étions préparés à son décès, il y a toujours un moment de choc, de sidération. Cet état mis en place par le cerveau vient ainsi nous protéger. Cela permet de trouver les ressources nécessaires pour faire tout ce que nous devons faire dans les jours, les semaines qui suivent le décès. Ce n’est pas le temps de la réflexion c’est le temps des larmes, des rites qui sont là pour faire prendre conscience de ce qui se passe, alors que souvent le cerveau est bloqué et qu’il refuse la réalité.
La colère
Ensuite, vient la colère avec un mot qui devient obsessionnel : POURQUOI ? Il y a un besoin de comprendre pourquoi cela est arrivé, pourquoi à elle/à lui pourquoi cela nous arrive à nous… Durant cette période la personne endeuillée a besoin de parler de l’être perdu, de se remémorer des souvenirs. C’est aussi un moyen de la faire encore vivre via des photos, des anecdotes, des objets… Cela permet d’aller mieux car le lien est encore présent…
La dépression
S’en suit, une période de dépression, ou au moins un vécu dépressif (fatigue – épuisement…). La perte de l’autre est concrète, on prend conscience de l’absence. C’est également une période où la famille, les amis, l’entourage sont de moins en moins présents. Ils pensent que la personne va mieux et c’est alors que la douleur revient de plus belle. On peut avoir l’impression d’aller encore plus mal qu’au début, le sentiment de faire marche arrière, mais le travail de deuil avance, il se fait…c’est une étape douloureuse mais c’est une étape importante sur le chemin du deuil. Et c’est important de savoir que ce n’est qu’une étape, qui va donc passer… Cette période peut être plus ou moins longue. Puis, il y a des fluctuations, on peut se sentir mieux et de nouveau moins bien, mais il existe des moments où l’on va mieux, où l’on peut même redevenir joyeux pour un instant, on peut regoûter à certains plaisirs, à certaines joies…
La restructuration, la reconstruction
Les moments où l’on est apaisé sont de plus en plus nombreux, on redécouvre une paix intérieure et on peut réinvestir la vie… Parfois, cette séparation nous a fait devenir créatif, c’est le moment où certains écrivent, montent une association… C’est le moment où la souffrance fait place à une certaine paix, un moment où l’on réalise qu’on a grandi et surtout qu’on remarque que de jolies choses peuvent naître de cette souffrance…
Une fois encore si le deuil n’efface pas toute la douleur, ni le manque, il permet simplement de retrouver la paix. Aidé par le temps qui, lors d’un deuil devient un véritable ami. Il faut savoir « laisser du temps au temps ». Le processus de deuil se fera d’autant mieux si on est entouré, si on arrive à se documenter, si on arrive à parler, voire se faire accompagner par un professionnel.